"Libération".
Têtes d'affiche. (Extraits)Pascal
MOUROT. Le quotidien de l'infiniment
petit.
Pascal Mourot prend tous les
jours qui viennent comme un rab à vivre
intensément. C'est peut-être ce qui
fait de ce jeune Bourguignon au bel
accent roulant, immigré à
Aix-en-Provence, un curieux mélange de
paysan économe et de mystique
passionné. Passionné de journalisme,
qu'il a découvert à la Gazette
indépendante. Econome par nécessité.
Car s'il est esclave de sa passion, il
n'accepte aucun maître. Pas question de
se couler dans le moule d'une rédaction.
(...) Pascal
Mourot a emprunté à Lammenais la devise
de son quotidien : "Silence aux
pauvres". Mais lui, il parle. Et les
contraintes ne font que grossir ses
ambitions : donner aux quelques lignes
qu'il imprime la densité nécessaire
pour susciter la réflexion.
"Petit... petit pas"
écrivait-il en Edito, le 7 décembre
1983.
Daniel GROUSSARD.
"L'Express". (Extraits)
(...) En
lançant le premier numéro, le 7
novembre 1983, Pascal Mourot, qui cumule
les responsabilités de directeur de la
publication, de rédacteur en chef et de
directeur de la fabrication, n'avait
nullement l'intention de se singulariser
ni de figurer un jour dans le "Livre
des Records". Son ambition est plus
sérieuse. Plus professionnelle aussi. "Je
veux créer un nouveau média qui, par sa
taille et la concision des textes, soit
adapté au rythme actuel de notre
société", explique ce
Bourguignon de 26 ans qui a gardé
l'accent de son terroir. Le résultat :
une dizaine d'informations rédigées en
10 à 20 lignes et principalement
consacrées aux problèmes internationaux
ou aux droits de l'homme.
(...) Certes je suis petit,
mais au moins je suis complètement
autonome", dit-il fièrement. Et il
est vrai que, au cimetière des
quotidiens, nombreux sans doute sont les
cas de décès pour cause de gigantisme.
Le "Provençal
- Dimanche".
(Extraits)
Elisabeth Mourot, à l'heure
de Windhoek (Namibie), de Pékin,
d'Ottawa, prend les messages sur onde
courte, en anglais, en français, en
allemand, en espagnol. Les réveils
donnent le top des fuseaux horaires. Un
matériel simple : un poste récepteur à
lampes, une machine à écrire, une
ronéo. La nuit elle écoute et prend
note, le matin, elle rédige, tape sur
stencil (tête bêche), tire à la
ronéo, massicote, écrit les adresses,
va à la poste : "Le Quotidien des
Cartophiles" est oblitéré par
routage spécial 205 et part, dès 15
heures, pour toutes les destinations du
monde.
Le casque sur la tête
écrasant une coupe de cheveux
"câblée", une allure jeune,
les yeux bleus lagon parcourant le
planisphère du côté de Tahiti ou du
Golfe du Siam, Elisabeth Mourot est à
l'écoute... du monde entier.
Fanatique de reportages,
curieuse des événements, elle se
branche alternativement, dès vingt
heures et pendant une bonne partie de la
nuit, sur Radio Pékin, la Voix de
l'Amérique, sur Radio Vatican, Moscou,
Berne, Bruxelles, Ottawa, une trentaine
de pays. La nuit les émissions sont plus
limpides. A la voir, simplement, l'air
réservé, l'imagine-t-on citée dans le
"Guinness Book des records". A
26 ans, elle fête pourtant la 600è
édition de son journal, et chaque jour,
une exemplaire de ce plus petit quotidien
du monde est conservé à la
Bibliothèque nationale.
En fonction de l'actualité
et des informations provenant des
correspondants, Elisabeth et Pascal
élaborent leur maquette. "Il faut
être concis, rapide. Tout est dans l'art
de condenser les nouvelles. La forme
varie : bulletins, flashes, interviewes,
tribunes libres, portraits. A cela
s'ajoute le secrétariat, le courrier, le
classement et la gestion des
abonnements".
(...) Elisabeth
avoue certains jours de découragement.
Mais une lettre d'Australie, une
rencontre avec un correspondant de
passage à Aix, un message de Birmanie.
Et voilà l'enthousiasme qui repart.
Brigitte VUIBERT.
Le
"Provençal".
(Extraits)
(...) Belle réussite pour
le gamin de 13 ans qui créa il y a
quelques années son premier journal
"La Vérité" et dont le nom
est maintenant connu dans le monde
entier.
On ne peut que féliciter ce
jeune Aixois qui est aidé dans sa tâche
par son épouse et bientôt par son fils
qui sera comme il se doit, le plus petit
rédacteur du monde.
"La Dépêche
de Tahiti".
(Extraits)
Eh bien, oui ! Il paraît
tous les jours (sauf le dimanche) ce
drôle de journal d'une page, format
carte postale. D'Aix-en-Provence il s'en
va aux quatre coins du monde, vers chacun
de ses soixante abonnés dont un
réside... en Polynésie Française !
Comme on vous le dit.
Son créateur ? Un certain
Pascal Mourot, qui cumule les
responsabilités de directeur de la
publication, de rédacteur en chef et de
directeur de la fabrication. En dehors de
lui, une seule employée : son épouse
Elisabeth, qui remplit les fonctions de
secrétaire de rédaction.
Le
"Méridional".
(Extraits)
(...) Travail de journaliste
bien particulier, observant, un peu à la
manière d'un médecin, les battements de
coeur du monde qui nous paraît,
effectivement de plus en plus malade.
Bien que ne donnant jamais de diagnostic,
Pascal Mourot estime, très justement,
"que la recherche et la diffusion de
la vérité des faits est un engagement
politique. "Le Quotidien des
Cartophiles" fait partie de la
presse engagée...".
Le
"Provençal".
Clin
d'oeil. (Extraits)
Il s'agit du "Quotidien
des Cartophiles" réalisé sur
format carte postale.Un journal expédié
chaque jour aux quatre coins de la terre.
Il a, en effet, des abonnés disséminés
sur tous les continents. Le dernier en
date réside à Tahiti.
Les "Dernières
Nouvelles d'Alsace".
(Extraits)
La (toute) petite presse n'a
pas peur des grands. "Les dinosaures
ne survivront pas".
La Marseillaise.
(Extraits)
L'entêtement au quotidien.
Une ronéo. Du matériel
radio. Des archives. Une
documentation.Une odeur d'encre et de
papier. La machine à écrire.
Et accessoirement, de quoi
dormir et un endroit pour manger.
Pascal Mourot a 28 ans. Fou
amoureux de tout ce qui qui a trait au
journalisme, il ne vit que pour cela :
écrire, travailler, transmettre des
informations et écrire encore. Ce n'est
pas du sang, mais de l'encre qui coule
dans ses veines.
Depuis l'âge de 13 ans, il
n'a jamais voulu être autre chose que
journaliste.
(...) En novembre 1983,
Pascal Mourot sort donc le premier
journal format carte postale. Les
informations, il suffit de les écouter
à la radio, française et étrangère.
(...) P. Mourot, sa femme
Elisabeth et le journal continuent à
vivre. Ou du moins, ils survivent
convenablement, en nous donnant chaque
jour une leçon de passion. Et
d'entêtement.
Jean-Pierre DELFINO.
"Presse
et Médias". Press Club
de France (Paris)
Avant-Première
"Le Q.D.C."
restera à tout jamais gravé dans les
annales de la presse française et de la
cartophilie. Il est en effet le premier
(et le seul) journal quotidien imprimé
sur carte postale à obtenir son
inscription sur la liste de la commission
paritaire des publications et des agences
de presse et à bénéficier du routage
205 des journaux urgents, ce qui lui vaut
de circuler à nu tous les jours.
(...) L'originalité de ce
journal très spécial est son contenu :
info géné, étranger, et des
réflexions générales sur le monde qui
bouge et ne ressemble pas à un paysage
de carte postale !
(...) Un vrai journal qui
n'attend que quelques abonnés
supplémentaires... Alors un petit
effort, pour une initiative vraiment
orginale de la presse française.
Le "Bien Public".
(Extraits)
- "J'avais
simplement choisi ce format
réduit afin de pouvoir continuer
mon métier d'éditeur qui
m'anime depuis l'âge de 13
ans", explique-t-il. (...)
"A travers ces publications,
j'ai toujours cherché à
susciter la réflexion et montrer
aux jeunes un exemple de
ténacité sans limites,"
précise Pascal MOUROT.
Etc.