De notre correspondant à
Marseille, Henri-Michel
Polémique
autour de laffaire
du pull-over rouge - 9
février 2006
Trente ans après,
laffaire Ranucci
continue à faire couler
beaucoup dencre.
Rappel des faits : Le 3
juin 1974, Marie Dolorès
Rambla, 8 ans est
enlevée sous les yeux de
son petit frère
Jean-Baptiste, au bas de
son immeuble de la cité
Saint Agnès, à
Marseille. Le corps de la
fillette sera retrouvé
égorgée, dans la
Garrigue, à peu de
distance dune
champignonnière
désaffectée. En 1976,
Christian Ranucci, sera
déclaré coupable du
meurtre, sans
circonstances
atténuantes par la Cour
dAssises dAix
en Provence. Il est
exécuté en juillet
1976, à la prison des
Baumettes de Marseille.
Trois autres condamnés
à mort seront encore
guillotinés après lui,
avant que cette peine, ne
soit abolie en France.
En 1978, un ex avocat,
Gilles Perrault devenu
romancier après un
premier succès de
librairie, « Les
Parachutistes », publie
« Le Pull-over rouge »
où il conclut à
linnocence de
Christian Ranucci.
Aujourdhui, TF1 se
prépare à diffuser un
téléfilm sur cette
douloureuse affaire pour
commémorer le 25 eme.
Anniversaire de
labolition de la
peine de mort. Cela
nest pas du goût
de Pierre Rambla, le
père de la fillette,
toujours convaincu de la
culpabilité de Ranucci.
Après trente ans de
silence, excédé, par
les mensonges que
véhicule certains
acteurs de ce dossier, il
a décidé décrire
ses mémoires, et de
fait, livrer au public
des éléments
consternants, jamais
révélés à ce jour par
les médias. « Le
pull-over rouge a servi
dalibi pour les
abolitionnistes de la
peine de mort ! Jai
été manipulé par la
presse et par des gens
désireux de faire de
largent sur le dos
de ma petite fille, au
détriment de la
vérité, de notre vie
privée ». Pierre Rambla
ne décolère pas, et
exige en justice, le
scénario du téléfilm
tourné pour TF1 par la
société Septembre
Production, intitulé
provisoirement « Une
Mère ». Réalisé par
Denis Granier-Deferre le
téléfilm relate le
combat dHéloïse
Mathon, la mère de
Christian Ranucci, jouée
par Catherine Frot.
En janvier 2006, Me Henry
Juramy par devant le
tribunal dinstance
dAix en Provence y
a mis le ton. « Il faut
que cela cesse ! »
Tantôt comminatoire,
tantôt suppliant,
dénonçant « le juteux
filon »
quexploitent depuis
trente ans écrivains ou
scénaristes de tous
bords « cherchant à
semer le doute sur la
culpabilité de Christian
Ranucci ». Pour Me
Juramy le titre de ce
téléfilm est déjà à
lui seule une offense. «
Si lont doit parler
dune mère,
cest celle de la
victime ». «
Martyrisée » depuis
trente ans par ces
rappels douloureux
incessant ». Maria
Dolorès Rambla, tout
comme son époux
aujourdhui âgé de
80 ans, ne sont plus en
état de supporter « ce
déferlement abominable
». Me Virginie Meyrieure
du barreau de Paris,
avocate de la société
« Septembre Production
» a précisé que le
tournage du téléfilm
achevé le 16 décembre,
nétait en aucun
cas inspiré du livre de
Gilles Perrault, mais
sappuyait « sur
les comtes rendus
judiciaires et les faits
portés à la
connaissance du public
».
Après délibéré, le
tribunal de grande
instance dAix en
Provence a ordonné la
communication du
scénario et du montage
du film produit pas la
société Septembre
Production Cette
communication devant
intervenir au moins
quatre mois avant la
diffusion du film sous
astreinte de 20 000 euros
par jour de retard. «
Pour la première fois,
nous avons
limpression que la
justice veut bien prendre
acte de la vérité » a
indiqué Maître Henry
Juramy, lavocat de
la famille Rambla.
Michel Fourniret en
Provence en 1974 ?
Maître Paul Lombard
avait défendu en vain
Christian Ranucci avec
laide de son jeune
confrère Maître
Jean-François Le
Forsonney, qui avait eu,
la lourde charge de
laccompagner
jusquau banc de la
guillotine aux Baumettes.
Apprenant par la presse
les recoupements
allégués entre
laffaire Ranucci et
le dossier Fourniret,
lavocat marseillais
est résolu daller
de nouveau de
lavant. En effet,
sil connaît
parfaitement le dossier
qui a valu la peine de
mort à son client, il
nexclut pas cette
possibilité, et de
surcroît bien placé
dans le dossier
dinstruction,
puisquil est partie
civile pour deux des
victimes de Fourniret. «
Toutes les pistes qui
peuvent conduire à la
vérité doivent être
explorées, assure-t-il.
Cela dans le but
dune nouvelle
action en révision puis
en réhabilitation de
Ranucci. Je vais saisir
très vite les autorités
judiciaires et leur
demander les
vérifications qui
simposent. »
Selon, la rumeur, le
véhicule de Fourniret au
moment de
lenlèvement de
Marie Dolorès à
Marseille, ressemblait à
la Peugeot 304 coupé de
Ranucci. Cependant, le
procureur de
Charleville-Mézières,
Francis Nacbbar, qui
chapeaute le dossier
dinstruction se
garde « douvrir la
boite à fantasmes » et
dément les recoupements
hâtifs faits entre le
dossier Fourniret et
Ranucci. En tout cas, le
parcours évoqué de
Fourniret en Provence
comporte une
interrogation cruciale,
à savoir, qui, est
véritablement à
lorigine de cette
affirmation ou suspicion
?
Michel Fourniret, entendu
à ce sujet, assure être
victime « dun
acharnement » et en
réaction a la photo
publié dun inconnu
présent dans la salle
des pas perdu du tribunal
dAix, au procès
Ranucci en 1976 sensé
lui ressembler et
exhumée
providentiellement des
archives du quotidien «
Le Soir » de Marseille,
Michel Fourniret nie
formellement avoir été
présent à Aix en
Provence lors des
audiences de la Cour
dAssises et pouvoir
fournir des éléments
sur cette période de sa
vie.
Le procureur de
Charleville-Mézières,
Francis Nachbar où est
centralisée
lenquête, a reçu
une copie des photos.
Mais il a estimé que
linconnu
photographié dans la
salle des pas perdus de
la Cour dAssise
présente une « vague
ressemblance » mais que
selon lui, ce nest
pas Michel Fourniret,
ajoutant quaucun
élément nouveau ne
permet actuellement de
dire que Michel Fourniret
était dans la région de
Marseille en 1974.
Henri-Michel
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